The Haunting

Amanda Balestreri

 
 

En montre à la Galerie Sans Nom
14 septembre au 11 octobre 2019

The Haunting a débuté en 2010 suite au décès de ma mère. Je n’étais pas au courant de l’effet de cette expérience jusqu’à il y a 3 ans. La nature existentielle de cette expérience m’a laissé avec une déconnexion inévitable de la vie autour de moi; moi-même et tous mes proches impliqués dans la nature insensible de la mortalité. La mort était à chaque coin de rue.

Et ainsi, a commencé une grande obsession. J’ai commencé à rassembler des animaux morts sur la route et à enterrer leurs crânes. Tout crâne fraîchement exhumé est égal dans la mort.

J’ai recherché de meilleures techniques de nettoyage des os et commencé à accumuler une petite collection de crânes. La biologie de la mort m’a vite fascinée; la décomposition de la chair et la reconstruction des os. Ces procédures deviendraient mon lest dans une enquête sur la mortalité.

Je fus bientôt inscrit à un cours d’éducation des chasseurs, à un cours d’éducation des trappeurs et à un cours de sécurité des armes à feu. J’ai obtenu un permis de chasseur de fourrures, un permis d’armes à feu et un permis de taxidermie. Je me suis lié d’amitié avec un trappeur local et je l’ai rejoint lors de la vérification de ses lignes de piégeage. C’est lors de ces sorties que j’ai pu voir en détail le processus de la mort. Nous avons parfois trouvé des coyotes vivants piégés dans des pièges défaillants et nous devions les neutraliser à la main. La brutalité de ces actes m’a vraiment ébranlé; c’est à ce moment-là que j’ai commencé à me sentir hanté.

Ces fréquentes excursions m’ont amené face à la mort. Ce qui a commencé à émerger était un paradoxe. La peur de la mort a diminué. Ce n’était pas une désensibilisation, mais plutôt un développement d’une compréhension plus profonde. J’ai pu lâcher prise de ma peur. Cependant, je me sentais toujours hanté et je devais explorer ce sentiment.

Pour ce faire, lors des expéditions de piégeage, j’ai rassemblé les têtes d’animaux abandonnées et les ai stockées dans des congélateurs horizontaux dans ma cour. J’ai fait bouillir des crânes, pour ensuite les nettoyer, les étiqueter, les blanchir et les coller ensemble. Je l’ai fait pendant 2 ans. Cela occupait tout mon temps libre et demandait une grande quantité d’énergie. Les étapes du processus sont devenues presque méditatives et au cours de cette entreprise massive, je me suis retrouvé à créer des œuvres à côté des crânes. The Haunting a émergé. Cette œuvre est une réponse directe aux différentes étapes du deuil et à la peur que j’ai surmontée.

Avec cette installation, j’invite le spectateur à participer à toutes les étapes de mon processus de grief personnel et à ressentir l’ambiguïté que cela implique.

*traduit de l’anglais

At the Galerie Sans Nom
September 14 to October 11, 2019

The Haunting began in 2010 when my mother passed away. I was not aware of the effect it had on me until 3 years ago. The existential nature of that experience left me with an unavoidable disconnect from life around me; myself and all my loved ones implicated in the callous nature of mortality. Death was around every corner. 

And so, began a grand obsession. I started collecting roadkill and burying heads. Freshly exhumed skulls cleaned of any remaining identifying features; all are equal in death. 

I researched better bone cleaning techniques and began accumulating a small collection of skulls. I was soon fascinated by the biology of death; the decomposition of flesh and the reconstruction of bones. These procedures would become my ballast in an ongoing inquiry into mortality. 

I was soon enrolled in a Hunters Education course, Trappers Education course, and Gun Safety course. I obtained a Fur Harvesters licence, Firearm permit, and Taxidermy licence. I made friends with a local trapper and joined him when checking his traplines. These outings were where I witnessed, with acute detail, the process of death. We sometimes found live coyotes trapped in failed snares and would have to neutralize them by hand. The brutality of these acts really shook my insides; it was at this time I began to feel haunted. 

These frequent trapline trips brought me face-to-face with death. What began to emerge was a paradox. The fear of death lessened. It wasn’t desensitization, but rather the development of a deeper understanding and acceptance. I was able to let go of my fear. However, I still felt haunted and had to further explore that feeling. 

To do this, I collected discarded animal heads from the trapping expeditions and stockpiled them in chest freezers in my yard. I boiled skulls, pressure-washed them, labelled them, bleached them and glued them back together. I did this for 2 years. It consumed all my free time and took a vast amount of energy. The steps in the process became almost meditative and during this massive undertaking, I found myself creating artwork alongside the skulls. The Haunting emerged. This artwork is a direct response to the different stages of grief and fear I weathered. 

With this installation, I invite the viewer to be a participant in all stages of my personal grief process and to feel the ambiguity that entails.