8 octobre - 5 novembre 2021
October 8 - November 5, 2021

Vernissage: October 8 Octobre
7pm - 9pm

Salle Sans Sous

Féminicide

Lucia Choulakian

Photo: Lucia Choulakian

Photo: Lucia Choulakian

Lucia Choulakian est une étudiante de 3e année en arts visuels à l’Université de Moncton avec concentration en photographie et en estampe. Elle a remporté le premier prix du Colloque des jeunes chercheuses et chercheurs de l’Université de Moncton dans la catégorie « arts, création, science sociale et santé du 1er cycle ». Elle a également gagné, en 2021, une Bourse de mérite de la Fondation Sheila Hugh MacKay et une bourse d’études d’ArtsNB. Dans sa pratique artistique, en tant que femme canado-arménienne, c’est par l’image qu’elle s’intéresse à la quête identitaire, qui passe par le démantèlement du système patriarcal.

Au cœur de ma pratique artistique de l’image photographique se trouve une quête identitaire. En tant que femme canado-arménienne, je m’intéresse particulièrement à la représentation ainsi qu’à la place de la femme dans notre société actuelle et passée : comprendre son passé pour comprendre son présent. Je vois la nécessité de démanteler le système patriarcal pour me retrouver. C’est par l’utilisation de mon corps et par la déconstruction de constructions sociales et de stéréotypes que je m’y prends. Je traite avec douceur du thème douloureux de l’oppression et de la violence en utilisant la symbolique. Aussi, j’explore à partir de la photographie la destruction du monde naturel, car tous deux sont victimes du système patriarcal. À travers mes explorations, je cherche à trouver ma voix et à travers elle en faire parler d’autres. 


Trigger warning / Content warning: génocide, violences sexuelles ⬇


Cette installation traite de l’expérience des femmes arméniennes rescapées du génocide arménien de 1915. Elle a comme but de soulever l’expérience traumatique marquée dans les corps de ces femmes. Celles-ci ont non seulement sacrifiées leur corps, mais aussi leur vie entière pour permettre la survie du peuple arménien. Cette œuvre exprime aussi comment le trauma corporel vécu par ces femmes est transmis par leur corps aux générations suivantes.

Le génocide arménien est perpétré par l’Empire ottoman en 1915. Il y a environ 1,5 million de morts. Lors du génocide les hommes sont massacrés et les femmes, enfants et vieillards sont déportés par une marche forcée vers le désert Mésopotamien. Lors de cette marche, les femmes sont extrêmement vulnérables aux violences sexuelles. Nombreuses d’entres elles sont kidnappées pour devenir prostituées ou être vendues comme esclaves. Les hommes ayant été massacrés sur le coup, ce sont les femmes qui ont le plus souffert, physiquement et psychologiquement du génocide. Elles ont subi les pires tortures allant du viol collectif aux tortures sexuelles, sinon à l’amputation de différentes parties de leur corps.

Pour développer ce thème douloureux, l’artiste étant de la 4e génération de rescapés du génocide, a choisi d’écrire sur son corps des passages de témoignages de femmes survivantes du génocide qui décrivent leurs souffrances vécues afin de représenter la transmission du trauma corporel de ces femmes sur  les générations suivantes. Aussi, la pose de la femme ainsi que le bois et les clous sont utilisés pour rappeler une scène de crucifixion et l’idée du sacrifice humain lié à cette méthode d’exécution atroce utilisée lors du génocide des Arméniens. Quant au sable, il rappelle le contexte désertique de la déportation des Arméniens et  représente ici le chemin de la guérison des traumas. Cette œuvre, qui s’apparente à une statue commémorative se veut un acte de mémoire pour reconnaître le sacrifice de ces femmes et faire un pas de plus vers la guérison de ce trauma.

Lucia Choulakian is a 3rd-year student in visual arts at the Université de Moncton with a concentration in photography and printmaking. She won first prize at the Colloque des jeunes chercheuses et chercheurs de l'Université de Moncton in the category of "undergraduate arts, creation, social science and health". She also won a Sheila Hugh MacKay Foundation Merit Award and an ArtsNB Scholarship in 2021. In her artistic practice, as an Armenian-Canadian woman, she is interested in the quest for identity through the dismantling of the patriarchal system.

At the heart of my artistic practice of the photographic image is a quest for identity. As an Armenian-Canadian woman, I am particularly interested in the representation and the place of women in our present and past society: understanding the past to understand the present. I see the need to dismantle the patriarchal system to find myself. It is through the use of my body and the deconstruction of social constructions and stereotypes that I do this. I deal with the painful theme of oppression and violence in a gentle way, using symbolism. Also, I explore through photography the destruction of the natural world, as both are victims of the patriarchal system. Through my explorations, I seek to find my voice and through it make others speak.




Trigger warning / Content warning: genocide, sexual violence ⬇


This installation deals with the experience of Armenian women survivors of the Armenian genocide of 1915. It aims to raise the traumatic experience marked within the bodies of these women. These women sacrificed not only their bodies but also their entire lives to allow the survival of the Armenian people. This work also expresses how the bodily trauma experienced by these women is passed on through their bodies to subsequent generations.

The Armenian genocide was perpetrated by the Ottoman Empire in 1915. There are approximately 1.5 million dead. During the genocide, men were massacred and women, children and old people were deported by a forced march to the Mesopotamian desert. During this march, women are extremely vulnerable to sexual violence. Many of them are kidnapped to become prostitutes or to be sold as slaves. The men having been massacred on the spot, it is the women who have suffered the most, physically and psychologically from the genocide. They were subjected to the worst tortures ranging from gang rape to sexual torture, if not the amputation of various parts of their bodies.

To develop this painful theme, the artist, being the 4th generation of genocide survivors, has chosen to write on her body passages of testimonies of women survivors of the genocide who describe their sufferings in order to represent the transmission of the body trauma of these women on the following generations. Also, the pose of the woman as well as the wood and nails are used to recall a crucifixion scene and the idea of human sacrifice linked to this atrocious method of execution used during the Armenian genocide. As for the sand, it recalls the desert context of the deportation of the Armenians and represents here the path to healing from trauma. This work, which is similar to a commemorative statue, is an act of remembrance to recognize the sacrifice of these women and to take another step towards healing this trauma.